Pour les écoles africaines,un double impératif: L’excellence pour horizon et la qualité pour boussole.

L’éducation, clé essentielle de promotion sociale et économique d’une nation, doit être mue par un double impératif: l’excellence pour horizon et la qualité pour boussole. Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique, berceau de l’humanité et de sciences diverses, mais néanmoins l’objet de la plus forte dépossession de l’Histoire.

D’Égypte en passant par la Nubie, le Soudan actuel, et Tombouctou, lieux de l’excellence de la connaissance et de la culture durant plusieurs siècles.Ce passé méconnu par de nombreux africains doit être valorisé et propagé. La réputation des Dogon en matière d’astronomie n’est pas à démontrer.

Des grands hommes et femmes de lettres ont fait honneur au continent à travers leurs recherches.Leopold Sedar Senghor, Joseph Ki-Zerbo, Abdou Moumouni, Booker T Washington, Amadou Hampaté Bâ et bien autres sont des références en matière de par leur engagement pour l’éducation.

 Le rôle des États

En matière d’éducation en Afrique, comme dans divers domaines, l’Etat doit être stratège. En Afrique au XXIe siècle, plusieurs Républiques disposent de budgets de défense largement supérieurs aux dépenses liées à  l‘éducation; ce qui n’est pas sans risques.

Singapour, la Finlande, la Corée du Sud,  par la prospective et la planification dans le domaine de l’Éducation, figurent en tête des classement mondiaux.

Réduire les inégalités d’accès à la connaissance est le rôle des Etats. Dans certaines régions géographiques les écoles coraniques se substituent à la défaut des états et en prennent le relais, bénéficiant des financement des pétro-monarchies du Golfe, sans que  personne n’y prenne garde. Point n’est besoin d’être sorcier pour en deviner les conséquences.

En 2015,au Japon, le ministre de l’éducation, Hakubun Shimomura, a adressé, le 8 juin, un courrier aux présidents des 86 universités du pays, leur demandant «d’abolir ou de convertir ces départements pour favoriser des disciplines qui servent mieux les besoins de la société».

Dans la foulée, plusieurs universités Japonais ont annoncé la fermeture de leurs facultés de sciences.

Comment pouvons-nous nous inspirer de cette initiative et en titrer profit en Afrique?

La réforme du système scolaire et des programmes s’imposent d’urgence.Les programmes scolaires qui datent d’avant les indépendances. Elles ne font toujours pas mention de l’histoire coloniales ni des figures de luttes pour la libération de l’Afrique.

De surcroît, de nombreuses écoles dites “Normale Supérieure” pullulent et  dispensent uniquement des enseignements théorique tels que la philosophie, la sociologie, les lettres modernes, les lettres classiques,  sans aucun rapport avec les besoins de l’économie créant de facto une inadéquation, plutôt que de mettre l’accent sur l’ingénierie.

Des échanges entre étudiants et les enseignants, des établissements d’enseignants supérieurs et les instituts à travers le continent – à l’instar du programme Eramus en Europe,devraient se développer pour une meilleure connaissance mutuelle.

La réorientation du système éducatif s’impose en vue de favoriser la multiplication des lycées professionnels, des universités spécifiques à un domaine d’activité, à l’instar de l’Université du pétrole au Texas (Etats-Unis). notamment dans le domaine des mines, des hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’agriculture ainsi que  les (NTIC) Nouvelles Technologies de l’Information.En Afrique, nous faisons une fixation sur les métiers dit intellectuels or l’intelligence manuelle est équivalente à celle de l’esprit.

L’Afrique doit retrouver sa place de lieu du carrefour du savoir et de la recherche, de l’innovation et de la technologie. Armons-nous d’intelligence pour nous positionner dans le peloton de la compétition de l’intelligence. Car le XXIe siècle sera celui de la compétition de l’intelligence.

 Note :

http://www.lemonde.fr/universites/article/2015/09/17/japon-vingt-six-universites-comptent-fermer-leurs-facultes-de-sciences-humaines-et-sociales_4760695_4468207.html

 « Au Japon, les politiques concernant l’enseignement supérieur sont sous le contrôle du Conseil pour la compétitivité industrielle, qui est composé de neuf cabinets ministériels, sept dirigeants d’entreprises et deux représentants des universités, issus de l’ingénierie et de l’économie » explique M. Sawa dans sa tribune. La preuve selon lui qu’au Japon, « l’ingérence du secteur privé dans l’enseignement supérieur a toujours cours ».

 Zachée Lapée

Entrepreneur et essayiste

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